Algerie _ Promotion de l’investissement : Passer des réformes juridiques au développement d’un marché concurrentiel



Algerie _ Promotion de l’investissement : Passer des réformes juridiques au développement d’un marché concurrentiel

Tout en se félicitant du nouveau cadre législatif encadrant l’activité de l’investissement en Algérie, les invités panélistes de la 3e édition de l’AIC (Algerian Investment Conférence) ont appelé à des réformes pour rendre le marché algérien plus concurrentiel.

Pour encourager l’investissement, l’Algérie a adopté un certain nombre de textes de lois (loi sur l’investissement, loi sur les hydrocarbures, code du commerce, loi sur la monnaie et le crédit) et abrogé certaines dispositions qui obstruaient l’accès au marché national, comme la règle 49/51 et le recours systématique au droit de préemption de l’Etat.

Ces changements sur le plan juridique appellent toutefois à l’adoption de mécanismes visant à créer un marché concurrentiel et réglementé ouvert à tous, public et privé, opérateur résident et non résident.

«Nous travaillons depuis plus de 20 ans sur le climat de l’investissement, aujourd’hui il est temps de passer à autre chose… Il faut regarder de plus près ce qui bloque… malgré un climat assez attractif, l’investissement que nous souhaitons n’est pas suffisant...», note Mohamed Cherif Belmihoub, ancien ministre de la Prospective et membre de GRFI, en plaidant pour une réindustrialisation du pays.

«Nous avons acquis une culture de stocker le patrimoine au lieu de le capitaliser…Le niveau d’utilisation de nos capacités de production est très faible», soutient l’économiste en considérant que «plus que des blocages économiques, nous faisons face à des blocages sociologiques que nous devons surmonter afin de rendre visible notre objectif de développement». «Nous faisons de la capture de rente au lieu de rendre le capital mobile et créateur de richesse», regrette M. Belmihoub.

Et à l’économiste Mahfoud Kaoubi d'enchaîner pour plaider à son tour à mettre en œuvre l’évolution juridique et donner plus de visibilité aux investisseurs potentiels. «Il faut savoir qu’il y a différentes interprétations des textes de loi, nous nous félicitons d’ailleurs de la création de tribunaux commerciaux pour prendre en charge les affaires commerciales et nous espérons l’instauration de la notion d’arbitrage», souligne pour sa part Hakim Chekri du cabinet Fares Legal Firm, en notant que des investisseurs étrangers sont prêts à ramener des financements étrangers en Algérie, mais la loi ne le permet pas encore.

Pour rappel, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) a enregistré, en une année, 4651 projets d’investissement. «Nous enregistrons un véritable engouement et nous nous attendons à multiplier ce chiffre par 5 en 2024 à la faveur de la future adoption de la loi sur le foncier économique», a assuré Omar Rekkache, directeur général de l’AAPI.

De l’avis de Julien Sterenzy, président du directoire Société générale Algérie, le cadre de l’investissement existe bel et bien en Algérie. «Depuis 18 mois, nous constatons, à travers nos agences et centres d’affaires, une amélioration de la confiance… Il faut valoriser l’investissement sur l’ensemble de la chaîne de valeurs», indique le responsable de la banque, en notant que l’investissement est aussi et surtout un financement.

L’investissement se fait en grande partie sur fonds propres, il faudrait, soutient le même responsable, penser à élargir les solutions de financement, capter l’investissement étranger et encourager les entreprises algériennes à exporter. En matière d’exportation, la Zone africaine de libre-échange (ZLECAf) offre des possibilités à la fois aux entreprises africaines et étrangères pour mieux profiter des potentialités qu’offre le marché africain.

«Cette zone est stratégique pour développer l’investissement et les investisseurs ont besoin d’une protection absolue», estime Alp Topcuoglu, vice-président de Tosyali Algérie, qui se félicite de l’ouverture de banques algériennes en Mauritanie et au Sénégal, avec lesquelles Tosyali compte ouvrir des lignes de crédit pour renforcer ses exportations vers ces pays. 



source: https://elwatan-dz.com

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