Tunisie-Energies renouvelables : La piste chinoise
- 06 septembre 2024 / Actualité / 185 / Hejer
Tunisie-Energies renouvelables : La piste chinoise
A coups de facilités et de garanties, la Tunisie conforte la préférence dont elle gratifie les entreprises chinoises dès lors qu’il s’agi d’attribuer des marchés dans des domaines désormais prioritaires tels que celui des énergies renouvelables.
Le chef du gouvernement tunisien, Kamel Maddouri, qui se trouve actuellement à Pékin à l’occasion du neuvième Forum sur la coopération sino-africaine, a été on ne plus clair là-dessus, en rencontrant la présidente de la société chinoise China Energy Engineering Corporation, Li Lina, à laquelle il a fait part de la volonté du gouvernement tunisien de bénéficier de l’expérience et de la technologie de pointe de la Chine dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables. Elle lui a exposé, d’ailleurs, une gamme d’activités menées par l’entreprise dans de nombreux pays africains et d’Amérique latine, se félicitant du rythme des travaux en vue de l’achèvement de la centrale photovoltaïque de Kairouan et espérant que d’autres projets dans le secteur des énergies renouvelables verront bientôt le jour. La station de Kairouan a une capacité de 100 mégawatts. Les travaux ont été lancés en septembre de l’année dernière et sont en voie d’achèvement.
La Tunisie accélère son vaste programme d’énergies renouvelables, conformément à la Stratégie Énergétique 2035 approuvée par le gouvernement tunisien en avril 2023, fait observer à cet égard Agenzia Nova . Ce plan vise essentiellement à renforcer la sécurité énergétique du pays et à limiter sa dépendance aux importations de combustibles fossiles, mais aussi à lutter contre la précarité énergétique tout en contribuant à la neutralité carbone d’ici 2050. L’objectif du mix électrique est d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le réseau national à 35% d’ici 2030 contre 7% actuellement et à 50% en 2035. Pour aider à atteindre cet objectif, le ministère de l’Industrie, des mines et de l’énergie a lancé plusieurs appels d’offres sous le régime des concessions, visant des projets photovoltaïques et éoliens de grande envergure sous la bannière de partenariats public-privé pour la production d’électricité en vente exclusive à l’opérateur national, la Société Tunisienne d’Électricité et de Gaz (STEG).
Cette stratégie comprend Elmed, le « pont énergétique » avec l’Italie, un projet stratégique pour le pays d’Afrique du Nord qui devra exporter de l’énergie propre vers l’Europe, dont le coût est d’environ un milliard d’euros avec une allocation de l’Union européenne (UE) de 307 millions d’euros, à travers le programme Connecting Europe Facility. La Banque européenne d’investissement (BEI) a approuvé un prêt de 45 millions d’euros pour la mise en œuvre du projet qui contribuera à améliorer la sécurité énergétique de la Tunisie et permettra au pays d’exploiter son potentiel de production d’énergies renouvelables. Le 17 avril dernier, en marge de la rencontre entre le président tunisien Kais Saied et la première ministre italienne Giorgia Meloni, le vice-ministre italien des Affaires étrangères, Edmondo Cirielli, a également signé l’Accord pour le soutien du budget général de l’Etat tunisien qui prévoit un crédit d’aide à la Tunisie de 50 millions d’euros axé précisément sur la promotion de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.
Pour atteindre ses ambitieux objectifs de production d’énergie propre, la Tunisie doit identifier autant d’opportunités et de partenaires que possible. À cet égard, un deuxième programme a été lancé par le même ministère de l’Industrie, des mines et de l’Énergie, pour une capacité totale de 1.700 mégawatts sur la période 2024-2026, dont 1.100 mégawatts seront photovoltaïques et 600 mégawatts seront éoliens. Pour les projets photovoltaïques, la date limite de dépôt des offres pour le premier tour, dont les sites seront proposés en partie par les promoteurs (200 mégawatts) et en partie par le gouvernement (300 mégawatts), a expiré le 30 mai. Les trois prochaines séries de projets photovoltaïques sur des sites de développement d’une capacité de 200 mégawatts chacun sont prévues à intervalles de six mois à partir d’octobre. Pour les projets éoliens dont les sites seront proposés par les promoteurs, la date limite du premier tour de 150 mégawatts est également prévue pour octobre. Les trois prochaines séries de 150 mégawatts chacune seront programmées à six à neuf mois d’intervalle.
La Chine, 4ème partenaire commercial de la Tunisie
La Chine est le quatrième partenaire commercial de la Tunisie après l’Allemagne, l’Italie et la France. Pékin a financé des hôpitaux, l’Académie diplomatique et des complexes sportifs en Tunisie, et ses entreprises ont reçu des contrats pour construire des infrastructures stratégiques telles que des ponts et des ports. Sichuan Road and Bridge Group (SRBG) a remporté le contrat, à la suite d’un appel d’offres international, pour la construction du pont de Bizerte pour un coût de 200 millions d’euros, soit 79% de l’investissement total, financé par la BEI et la Banque africaine de développement. La société chinoise a commencé la construction d’une liaison routière sud de 4,5 kilomètres, en plus de la construction du pont principal, et la construction d’une liaison nord et d’une autoroute de 2,5 kilomètres. Des experts chinois ont également proposé de réhabiliter le Palais des Sports et la Piscine Olympique de Menzah, composantes du Quartier Sportif de Menzah, une agglomération urbaine de l’aire métropolitaine de Tunis, offrant un plan pour leur restauration complète.
Le 31 mai, lors de la visite du président Saied en République populaire de Chine, la modernisation des relations bilatérales en un « partenariat stratégique » a été annoncée. Les deux chefs d’État ont supervisé la signature de plusieurs accords, dont un sur la coopération économique et technique, un protocole d’accord sur la création d’un groupe de travail sur l’investissement, le renforcement de la coopération au développement et la promotion de l’activation de l’initiative mondiale de développement, et un dans le domaine du développement vert et sobre en carbone.
source: https://africanmanager.com/